Henri Broch et le laboratoire de zététique

Henri Broch, Docteur ès Sciences, enseigne la physique et, depuis 1993, la zététique à l’Université de Nice-Sophia Antipolis où il a poursuivi, jusqu’à la création du laboratoire de Zététique, des recherches en biophysique. Henri Broch se réclame de la doctrine antique de la zététique pratiquée comme « art du doute ». Son objectif, comme indiqué sur le site du laboratoire, est « la diffusion de la méthodologie scientifique, la zététique, auprès d’un large public » en utilisant « un support (particulièrement motivant !) : les phénomènes « paranormaux ». Henri Broch utilise donc le paranormal comme outil pédagogique pour mieux diffuser la méthodologie scientifique.

Il a publié de nombreux livres concernant le paranormal qui sont généralement la ré-édition du même ouvrage avec quelques modifications mineures. Son plus grand succès est « Devenez sorciers, Devenez savants », co-signé avec le prix Nobel de physique Georges Charpak, qui s’écoula à près de 250 000 exemplaires. Si cet ouvrage est intéressant pour comprendre certains phénomènes paranormaux qui n’ont rien de paranormal, il contient en revanche un certain nombre d’erreurs et d’imprécisions concernant la parapsychologie. Plusieurs ouvrages ont été écrits en réaction à « Devenez sorciers, devenez savants », en particulier un ouvrage du philosophe Bertrand Meheust. La plupart des ouvrages d’Henri Broch associent méprise, erreurs et imprécisions concernant toute recherche scientifique sur le paranormal qui ne visent qu’à ridiculiser le sujet.

Henri Broch est également connu pour le « défi zététique international ». Reprenant l’idée du Million Dollar Challenge de James Randi, Henri Broch, ainsi que l’immunologue Jacques Theodor et l’illusionniste Gérard Majax, promettaient 200 000 euros pour toute « preuve de phénomène paranormal ». 264 candidatures ont ainsi été examinées entre 1987 et 2002. Souvent proposé auprès du public comme un argument de poids concernant le fait qu’aucun phénomène paranormal n’a la moindre existence, une analyse détaillée du « Prix défis » en montre les limites. Il s’agit en réalité d’une entreprise médiatique qui ne correspond pas aux critères scientifiques habituels : pas de revue de littérature, pas de publications dans des revues scientifiques et test d’affirmations plus ou moins loufoques.

Henri Broch est donc un sceptique à deux visages. S’il a grandement participé au developpement d’une pensée sceptique sur le paranormal, il a également favorisé le mépris et la désinformation concernant la recherche scientifique sur ce sujet. Il utilise ainsi les mêmes techniques de désinformation qu’il prétend pourtant dénoncer. c’est là tout le paradoxe d’une zététique française qui s’éloigne du doute pour se perdre dans le dogmatisme. En effet, bien que souvent présenté par les sceptiques comme ouvert et soucieux d’être rigoureux, Henri Broch n’a répondu à aucune de nos analyses que nous lui avons pourtant transmises à plusieurs reprises. Il n’a pas non plus modifié ses propos pour en tenir compte.