Dualisme pseudo-sciences et dérives sectaires

Dualisme, pseudo-sciences et dérives sectaires : liaisons dangereuses ou amalgames ?

Dans le numéro 321 (juillet 2017) de la revue Sciences et pseudo-sciences, publiée par l’Association française pour l’information scientifique, le professeur de psychologie cognitive Thierry Ripoll (Université Aix-Marseille) a publié un article intitulé Le dualisme esprit-matière derrière les pseudo-sciences (pp. 53-60). Nous allons procéder à une analyse pas à pas de cet article, avant de pointer des raccourcis conduisant à des amalgames infondés.

Analyse pas à pas

L’article débute par le constat d’une obsession du bien-être dont profitent des « pratiques thérapeutiques douteuses ». L’auteur les associe avec des « organismes de recherche » (qu’il met entre guillemets), des dérives sectaires, des mouvements ésotériques et des instituts occultes qui viendraient les appuyer. Il ne précise pas d’emblée ce qu’il met dans cette liste hétérogène, mais il donnera des exemples par la suite. Il est même assez prudent sur le lien établi entre ces pratiques d’un côté et les activités pseudo-scientifiques de l’autre, puisqu’il qualifie cette association de « parfois lâche, parfois étroite » et les présente d’abord comme étant « parallèles » les unes aux autres. Tout le problème est de délimiter clairement l’intersection dont il est question.

Le deuxième paragraphe affirme qu’Internet est un « puissant catalyseur » qui a permis une « explosion », à la fois « fascinante et inquiétante » de sites « mystiques, ésotériques, parapsychologiques, etc. ».
Il continue en indiquant qu’une analyse de nombreux écrits révèle un socle commun : « une vision dualiste du monde, séparant une âme de son substrat matériel ». La méthodologie de cette analyse n’est pas explicitée. Elle dit s’opérer sur des « sites et documents produits par les partisans de ces pseudo-sciences et pratiques sectaires », en renforçant encore implicitement ces liaisons dangereuses.

Un premier encadré sur le dualisme rappelle l’importance de Descartes dans la diffusion d’un dualisme incapable de penser l’interaction entre âme et corps, auquel s’oppose le principe de la clôture causale du monde physique qui fait actuellement consensus, du fait de la domination du paradigme physicaliste dans la communauté scientifique.

Le premier intertitre indique en fait toute la portée de l’article, en prolongeant le titre initial : « Le dualisme derrière les pseudo-sciences et les conduites sectaires ». Toutefois, ce point n’est pas encore explicité. Il est simplement rappelé dans cette sous-partie les origines philosophiques du dualisme et son abandon lié, selon l’auteur, aux difficultés insurmontables que rencontre cette position tandis que, dans le même temps, les neurosciences remportent tant de succès. L’auteur affirme l’adhésion au physicalisme de la majorité de ceux qui étudient les relations esprit/cerveau.

L’intertitre suivant « La théorie sous-jacente » introduit une partie où des exemples de positions dualistes sont donnés. Il faut remarquer que toute prudence est abandonnée puisque pseudo-sciences, pratiques sectaires ou thérapeutiques sont désormais présentées comme « souvent associées », sans référence à l’appui. Pour les exemples, nous sommes renvoyés vers un encadré « Le dualisme revendiqué dans les pseudo-sciences » qui liste des citations de sites internet de (dans l’ordre) l’Institut métapsychique international, Cosmobranche, Mindful Corps Esprit, Scientologie, info-psi.com, et Laboratoire de parapsychologie de Toulouse. Si on s’intéresse plus précisément aux citations, on peut douter de leur pertinence. Ainsi, pour l’Institut métapsychique international (IMI), la citation choisie est la suivante :

« La parapsychologie moderne s’intéresse principalement aux phénomènes psi associés à des organismes vivants : télépathie, précognition, clairvoyance. Cependant les pères de la recherche psychique étaient par-dessus tout motivés par une question d’un autre ordre et des plus difficiles qui soit : l’existence de l’âme. »

Si on analyse cette citation, on peut constater que la première phrase ne fait que décrire les objets de la parapsychologie ; et la seconde une position historique (du dix-neuvième siècle) avec le vocabulaire relatif à cette époque. Cette citation permettrait de déduire qu’il y a eu un questionnement sur l’âme au début de la parapsychologie, mais cela veut-il dire que ces anciens chercheurs étaient de facto dualistes ? Et de même pour la parapsychologie moderne, à laquelle l’auteur de ces lignes les opposent ?

Allons plus loin et remettons la citation dans son contexte. Il ne s’agit pas d’une prise de position institutionnelle de l’IMI en faveur du dualisme, mais du résumé d’une conférence du professeur émerite de psychologie Erlendur Haraldsson, de l’Université d’Islande, qui s’est tenue en avril 2007. Si on lit le reste du résumé, on comprend qu’il ne s’agit pas de l’adhésion à une croyance mais d’une recherche scientifique portant sur les enfants semblant avoir des souvenirs de leurs vies antérieures, en somme d’une approche scientifique empiriste ayant fait l’objet de publications dans des revues de psychologie et de psychiatrie (par exemple, Haraldsson et al., 2000 ; Haraldsson & Abu-Izzeddin, 2012). La citation sélectionnée par Ripoll est donc trompeuse et ne reflète ni une position « dualiste » de l’IMI, ni une approche pseudo-scientifique.

On pourrait procéder de même avec la citation attribuée au Laboratoire de parapsychologie de Toulouse, qui se contente de dire que l’étude scientifique des expériences de sortie du corps et des perceptions véridiques associées a soulevé des interrogations sur une autonomie de la conscience. C’est un constat que fait n’importe quel chercheur dans ce domaine, qu’il adhère ou non au dualisme (par exemple, Blanke & Dieguez, 2009). De plus, après inspection, nous n’avons pas retrouvé cette citation sur le site en question, pas plus que son responsable Yves Lignon.

La juxtaposition de ces citations d’organisations parapsychologiques avec des positions de la scientologie, de l’astrologie, de spiritisme et d’un site amateur d’étude du paranormal laisse perplexe et mérite d’être questionnée. N’est-on pas en train de fabriquer de toute pièce un amalgame qui n’est pas démontré ? N’y a-t-il aucune distinction qui vaille dans ce fourre-tout du paranormal ?

D’autres organismes de parapsychologie sont donnés en exemples de positions dualistes : le Princeton Engineering Anomalies Research, l’Institute of Noetic Sciences et la Parapsychological Association. Aucune description n’est donnée de ces organisations qui diffèrent dans leur structure et leur fonctionnement. Le laboratoire du PEAR, hebergé à l’Université de Princeton de 1979 à sa fermeture en 2007, a produit un nombre très important de recherches de qualité dans le champ de la parapsychologie. L’Institute of Noetic Sciences est une organisation californienne qui marie développement personnel aux tendances newageuses et recherche scientifique de pointe dans son laboratoire dirigé par l’ingénieur et psychologue Dean Radin. Enfin, la Parapsychological Association n’est pas un organisme de recherche mais une association professionnelle créée en 1957, qui regroupe les chercheurs du monde entier et est membre de l’American Association for the Advancement of Sciences depuis 1969. Sans s’intéresser réellement aux productions de ces organisations, Ripoll fustige leurs tentatives d’étude des interactions esprit/matière (psychokinèse), signe d’adhésion au dualisme. Ce ne sont pas donc pas leurs résultats qui sont négatifs, ou leurs méthodologies qui laissent à désirer, seulement leur intérêt scientifique pour cet objet, ce « talon d’Achille clairement identifié de la philosophie dualiste ». Il y a ici confusion entre un dualisme ontologique et un dualisme méthodologique, si bien que le simple fait d’évaluer les correlations entre des variables psychologiques et des variables physiques est considérée comme équivalent à l’adoption de thèses hétérodoxes. Et si ce talon d’Achille était celui du physicalisme, dont le principe de clôture causal du monde physique était directement mis au défi par les possibles résultats de ces recherches ?

Un exemple concret est néanmoins donné : le Global Consciousness Project. Après une brève description, il est fait mention de son site internet où il est affirmé que l’influence de la « pensée globale » sur la production aléatoire de nombres avait été mis statistiquement en évidence. En réalité, le site renvoie à des publications détaillées qui ne sont pas discutées dans l’article (par exemple, Nelson & Bancel, 2011). Un total de 500 événements testés entre 1998 et 2005 montrent qu’une anomalie a été détectée selon une probabilité de 1,333 x 10-13. Pour rejeter ces données, Ripoll renvoie vers le livre de Park (2008) qui aurait fait apparaître de nombreux biais dans « les études méthodologiques de ce type de phénomène ». Or, Park ne mentionne le Global Consciousness Project que sur deux pages (p. 139-140) où il ne produit aucun argument pour expliquer ces données, seulement des interrogations plutôt moqueuses sur la façon d’interpréter les résultats.
En fait, pour écarter toutes les recherches sur la psychokinèse, Ripoll ne fait nullement référence aux publications scientifiques pertinentes, mais seulement à des poncifs pseudo-sceptiques récurrents et à des généralisations abusives :

« Evidemment, dans tous les cas, rien ne permet de soutenir les phénomènes de ce type. Si tel était le cas, cela ferait longtemps que les organismes de recherche, que ce soit en psychologie cognitive, en neurosciences ou en physique, se seraient intéressés à pareil phénomène. Jusqu’à aujourd’hui, aucun de ces phénomènes n’a pu être répliqué et validé par la communauté scientifique (Delahaye, 1998). Les seuls exemples des pouvoirs que l’esprit exerce sur la matière sont l’apanage des « Jedi » dans l’univers de Star Wars. » (Ripoll, 2017, p. 56)

Bien que Ripoll l’ignore, il y a de nombreux organismes de recherche et des unités académiques qui se sont intéressés et s’intéressent encore aux phénomènes parapsychologiques. Cela étant, ce domaine reste controversé, et notamment parce que les chercheurs intéressés se retrouvent accusés de faire de la pseudo-science avant même que leurs travaux ne soient évalués, comme l’atteste le présent article. Condamner définitivement toute recherche dans ce domaine révèle non seulement un préjugé non-scientifique, mais une méconnaissance de la littérature scientifique. Le faire en s’appuyant uniquement sur une chronique d’un numéro d’un magazine de vulgarisation de 1998 confirme la faiblesse de cette analyse.

Après ce passage ciblant la parapsychologie, Ripoll revient à l’analyse du « lien essentiel que nous établissons entre dualisme, pseudo-sciences et dérives sectaires ». Il précise que cette relation n’est pas bijective, le dualisme constituant le « terreau idéologique » et une « condition nécessaire » aux approches pseudoscientifiques ou aux conduites sectaires, sans qu’il puisse préjuger d’une relation de causalité. Mais alors, qu’est-ce qui démontre que le dualisme est le « socle commun », c’est-à-dire la clef de compréhension de cette problématique scientifique et sociale ?

La partie suivante, intitulée « Le dualisme vu par la psychologie », fait état d’un ensemble d’études qui montrent comment le raisonnement dualiste est « naturel » et intuitif. Les enfants seraient spontanément dualistes, et seul un effort de raisonnement pourrait amener vers le physicalisme. Toutes les cultures seraient touchées, mais certaines plus que d’autres. Une hiérarchie se dessine entre la France à seulement 31 % de croyances survitalistes, contre 73 % pour les Américains et près de 100 % dans la plupart des pays d’Afrique et d’Asie. Ripoll utilisent des sondages sur les croyances en la vie après la mort comme équivalentes aux conceptions dualistes, négligeant les formes de dualisme dépourvue de telles croyances. Il insiste même sur un sondage auprès de professionnels de santé européens qui montrent qu’ils sont 42 % à répondre positivement à la question « le cerveau et l’esprit sont-ils deux choses différentes » et 40 % à considérer que « quelque chose de spirituel en nous demeure après notre mort », soit des chiffres égaux ou inférieurs à la moyenne des Européens selon un autre sondage par lui communiqué. En somme, les professionnels de santé (médecins compris) ne diffèrent pas de la population générale : doit-on s’en inquiéter ?

Dans une dernière partie intitulée « Un bilan mitigé », des recommendations sont données pour lutter contre les « égarements potentiellement dangereux » que constituent les pseudo-sciences et les conduites sectaires (toujours mises sur le même plan). Un enseignement de la pensée critique est plebiscitée en tant que « nécessité sociétale majeure ». En effet, nous dit-il, les individus toujours plus en « quête de sens » sont des proies faciles pour les idéologies dualistes : « Tous les voyants sociétaux sont donc allumés pour le développement des pseudo-sciences et dérives sectaires. » La conclusion rappelle donc le sempiternel cri d’alarme rationnaliste. L’historienne Bernadette Bensaude-Vincent a déjà analysé les fonctions jouées par ces appels à soigner « l’opinion malade » :

« L’argument du regain d’irrationalisme, invoqué en toute bonne foi par des scientifiques humanistes convaincus, se présente au regard d’historien comme un mécanisme de régulation essentiel pour la définition d’une identité scientifique. Les appels répétés à la mobilisation contre un ennemi, supposé saper l’autorité de la science et répandre le scepticisme, voire l’hostilité à l’égard de toute explication scientifique, ont d’abord une fonction de barrière. En plaçant périodiquement la communauté scientifique en état d’alerte, en position défensive, on ré-instaure sous forme de limites de champ de bataille les lignes de démarcation entre science et non-science. » (Bensaude-Vincent, 2000, p. 167-168)

Si on peut s’accorder sur l’importance de renforcer la formation à l’esprit critique, un tel article est clairement un contre-exemple de ce qui en serait attendu.

Quel est le lien ?

L’article se fonde sur l’idée non démontrée d’une intersection entre pseudo-sciences et dérives sectaires. Les deux termes sont juxtaposés 9 fois en 8 pages, sans jamais y associer de références à des analyses sociologiques, pourtant nombreuses, sur les sectes s’appuyant sur des références pseudo-scientifiques (par exemple, le mouvement raëlien : Renard, 2003). Si la critique des dérives sectaires fait consensus, encore faudrait-il préciser en quoi et comment les mouvements pseudo-scientifiques y sont associées. Beaucoup de sectes, sinon la plupart, se passent de référence au discours scientifique et forgent leur propre parcours basé sur une expérience initiatique de la foi (Sauvayre, 2012).

Le problème est la fabrication, par cette aporie répétée en boucle, d’un amalgame entre croyances pseudo-scientifiques, intérêts pour les recherches parascientifiques et risques d’emprise sectaire. Les croyances pseudo-scientifiques sont largement partagées dans la population générale (si on se réfère a minima aux sondages sur les croyances survitalistes donnés dans l’article) sans être associées systématiquement à des dérives. Réciproquement, il faudrait identifier si les « non-dualistes » sont véritablement à l’abri des mouvements sectaires et des « dérapeutes ». De même, l’intérêt scientifique pour la parapsychologie (ou pour le dualisme, de façon plus générale) ne peut être tenu pour un signal d’alarme autorisant à agiter tous les épouvantails. De glissements en raccourcis, Ripoll rend plus floue une question qu’il se proposait d’éclairer.

Le dualisme cartésien est clairement battu en brèche dans le champ scientifique actuel, où plus personne ne maintient par exemple l’idée que l’épiphyse est le siège de l’âme. Toutefois, est-ce vraiment là la source de tous ces problèmes ? Dans cet article, le terme de « dualisme » est en fait employé comme une notion fourre-tout, qui méconnait notamment les formes élaborées de dualisme interactionniste discutées depuis Bergson jusqu’aux consciousness studies. Où est la dérive sectaire dans une revue telle que Mind & Matter, éditée par Harald Atmanspacher, de l’ETH de Zurich ?

Présenter le dualisme comme un poison de l’intelligence, qui s’insinue partout et corrompt ceux qu’il affecte, dissimule un problème plus grave. Le raisonnement dualiste est en fait implicite dans la recherche en psychologie (Slife, Reber & Faulconer, 2012), et c’est d’abord cette discipline qui devrait être interrogée. Quand les parapsychologues croisent des variables psychologiques et des variables physiologiques ou physiques, font-ils vraiment quelque chose de si différent des psychologues ? (En admettant qu’ils ne soient pas eux-mêmes déjà des psychologues universitaires, comme c’est le cas pour la plupart des parapsychologues au Royaume-Uni.

Ripoll ne mentionne même pas le courant non-dualiste qui opère dans le champ parapsychologique (May & Marwaha, 2015), champ où les interprétations des phénomènes vont des plus aux moins matérialistes, en passant par un agnoticisme (Irwin, 2014). Il n’analyse pas non plus les meilleurs arguments, appuyés empiriquement, qui permettent une critique du physicalisme (Kelly et al., 2015). Si le physicalisme doit apparaître comme un dogme inattaquable, au prix d’un rejet de toutes les approches empiriques des interactions entre esprit et matière, alors l’impression qui en ressort prend le chemin inverse de l’effet voulu : c’est le physicalisme qui apparaît comme une croyance fragile promue de façon sectaire.

Comme nous l’avons relevé, tout ce qui a été dit à propos de la parapsychologie dans cet article témoigne d’une grande méconnaissance de la littérature scientifique. Ce n’est pas que les arguments soient foncièrement mauvais ou que la parapsychologie serait exempte de défaut, c’est que le débat n’est pas soutenu de la meilleure des manières. Par exemple, une critique des recherches sur la psychokinèse pourrait tout à fait s’appuyer sur la méta-analyse parue en 2006 dans le Psychological Bulletin (Bösch, Steinkamp & Boller, 2006) et les réponses qui lui sont associées, plutôt que sur des affirmations à l’emporte-pièce qui disqualifient ces recherches pour des raisons fallacieuses. Qui sait, au final, si la parapsychologie n’est pas le meilleur allié d’une lutte contre les pseudo-sciences ? Qui sait si une véritable information scientifique sur le paranormal ne protégera pas de certaines promesses miraculeuses ? Qui sait si une étude ouverte des relations entre esprit et matière ne sauvera pas le physicalisme ?

Références

Bensaude-Vincent, B. (2000). L’opinion publique et la science : à chacun son ignorance. Paris : Institut d’édition Sanofi-Synthélabo.
Blanke, O., Dieguez, S. (2009). Leaving body and life behind : out-of-body and near-death experience. In : Laureys S, editor. The Neurology of Consciousness : Cognitive Neuroscience and Neuropathology (pp. 303-325). Amsterdam : Elsevier.
Bӧsch, H., Steinkamp, F., Boller, E. (2006). Examining psychokinesis: The interaction of human intention with random number generators—A meta-analysis. Psychological Bulletin, 132, 497-523.
Delahaye, J.-P. (1998). Aléas du hasard informatique. Pour la science, n°245.
Haraldsson, E., & Abu-Izzeddin, M. (2012). Persistence of  ‘past-life’’ memories in adults who, in their childhood, claimed memories of a past life. Journal of Nervous and Mental Disease, 200, 985-989.
Haraldsson, E., Fowler, P., & Perriyannanpillai, V. (2000). Psychological characteristics of children who speak of a previous life. A further field study in Sri Lanka. Transcultural Psychiatry, 37, 525-544.
Irwin, H.J. (2014). The Major Problems Faced by Parapsychology Today. A Survey of Members of the Parapsychological Association. Australian Journal of Parapsychology, 14(2), 143-162.
Kelly, E., Crabtree, A., Marshall, P. (2015, Eds.). Beyond physicalism: Toward reconciliation of science and spirituality. New York : Rowman & Littlefield Publishers.
May, E., Marwaha, S. (2015, Eds.). Extrasensory perception: support, skepticism, and science. New York : Praeger.
Nelson, R., Bancel, P. (2011). Effects of mass consciousness: Changes in random data during global events. Explore, 7, 373-383.
Park, R.L. (2008). Supersition : Belief in the Age of Science. Princeton University Press.
Renard, J.-B. (2003). Le mouvement raëlien : les raisons d’un succès. Psychologie et Société, n°6, « Logique sociale des phénomènes sectaires », 116-131.
Sauvayre, R. (2012). Croire à l’incroyable. Anciens et nouveaux adeptes. Paris : PUF.
Slife, B.D., Reber, J.S., Faulconer, J.E. (2012). Implicit Ontological Reasoning: The Problems of Dualism in Psychological Science. In R. Proctor & J. Capaldi (Eds.), Psychology of science: Implicit and explicit reasoning. New York, NY: Oxford University Press.

5 Replies to “Dualisme pseudo-sciences et dérives sectaires”

  1. Gudule

    @pseudo-scepticisme

    Je viens d’enchaîner la lecture des deux articles à l’instant. Je n’ai aucune compétence à faire valoir sur le sujet, et j’ai la tête truffée … mais je vous fait part de ma réaction « à chaud » (si ça vous intéresse, sinon, zappez).
    D’abord, je peux comprendre que vous critiquiez certains raccourcis de l’article de Ripoll, mais cela me semble sans grande importance sur le fond.

    Il me semble que ce qui vous gène vraiment, c’est que Ripoll n’évoque pas l’existence de recherches sur les phénomènes parapsychologiques qui seraient authentiquement scientifiques et surtout, qui ne seraient pas basées sur un a priori dualiste. Effectivement, je confirme qu’il n’en parle pas. Je pense que cela aurait eu sa place dans son article, à condition que de telles recherches existent (je ne me prononce pas, j’ai dit n’avoir aucune compétence). Je constate qu’il ne dit pas explicitement que ça n’existe pas, mais le fait qu’il n’en parle pas semble montrer au minimum qu’il ne leur accorde pas grande valeur. Là, faudrait voir, moi, je suis le béotien au milieu du gué, je ne sais pas quoi penser, je suspens mon jugement sur ce sujet. Aussi, peut-être que ce n’était tout simplement pas son objet et qu’il n’a pas voulu rallonger l’article avec des considérations qui lui paraissaient secondaires. Je ne sais pas, il faudrait lui demander.

    Il me semble que, vers la fin de votre article, vous formulez une autre critique de fond de l’article de Ripoll : le fait que Ripoll considère l’hypothèse dualiste comme étant définitivement anti-scientifique vous semble dogmatique. Je me trompe peut-être dans mon interprétation de vos propos, mais j’ai l’impression que vous cherchez à sauver le dualisme, du moins, en partie, comme s’il y avait besoin de séparer le bon grain de l’ivraie dans ce domaine ? Là, sauf à jouer sur les mots en réinventant les termes, je trouve votre tentative très osée et je ne vous suivrais pas dans cette voie, quitte à vous paraître dogmatique à mon tour. Cette constatation m’incite à la prudence vis-à-vis de votre article dans son ensemble.

    Sinon, nonobstant les critiques qui peuvent être faites sur certains aspect du texte, je suis plutôt d’accord avec le message principal de Ripoll : le dualisme est encore omniprésent dans nos sociétés modernes et cela est source de problèmes, dont du charlatanisme et des dérives sectaires.

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    • Pseudo-scepticisme.org

      Merci pour votre commentaire.

      Le fond et la forme nous importent. Les thèses de M. Ripoll sont peut-être vraisemblables ou justes, mais elles ne sont pas soutenues dans cet article par une argumentation de qualité et correctement sourcée.

      Ne pas présenter adéquatement ce qui se fait de mieux en parapsychologie est effectivement un biais. Cela favorise une décrédibilisation de ce domaine de recherche en lieu et place d’une analyse objective. Mais c’est tout l’article, porteur d’amalgames entre la parapsychologie, certaines pseudo-sciences et de vagues dérives sectaires, qui tire vers une décrédibilisation injustifiée. Toutefois, nos critiques ont porté sur les arguments et affirmations faites par M. Ripoll, pas sur tout ce qu’il a ignoré ou présumé su.

      Il est tout à fait encouragé de rester prudent vis-à-vis de nos arguments et de chercher à les critiquer de façon constructive. Vous positionnez « contre » n’est toutefois pas suffisant. Il existe de nombreuses versions du dualisme et il est donc injustifié de n’effectuer aucune nuance et de ne pas tenir compte des recherches contemporaines de qualité sur ce sujet.

      Être d’accord avec « un message » alors que, lorsqu’on regarde de près, celui-ci ne repose sur rien d’établi, n’est pas très différent d’une adhésion idéologique (ou croyance). C’est donc une belle illustration de la présence des mécanismes de persévération de croyances en dépit du débat rationnel dans un cas où ces croyances se présentent pourtant comme favorables à la rationalité dans une critique des pseudo-sciences (pseudo-scepticisme).

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  2. Tripon Jean-Louis

    Le titre est provocateur pour le dualisme philosophique athée, qu’il serait temps de distinguer du dualisme religieux ou mystique. Les recherches sur les structures profondes de l’esprit humain et nos fonctions mentales ne peuvent se faire que par des techniques d’introspection et donc dans un cadre conceptuel dualiste. Le physicalisme se met lui même hors jeu du champ de ces recherches et apparaît comme dit l’analyse du texte de Rippol comme une croyance fragile promue de façon sectaire.
    Je vous laisse l’adresse de mon site afin que vous puissiez juger vous-même si le dualisme est source de problèmes et de dérives sectaires.
    http://www.sefome-academie.fr

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  3. Gudule

    Je vois, l’article Ripoll ne repose donc sur « rien d’établi » ? Quant à moi, je suis victime de « mécanismes de persévération de croyances » ?
    C’est ce qu’on appelle mettre fin au débat par dénigrement du contradicteur.
    Permettez-moi alors considérer vos contorsions rhétoriques pour défendre le dualisme comme « une belle illustration de la présence des mécanismes persévération de croyances » qui ne reposent sur « rien d’établi ».
    Chacun jugera, inutile de continuer à s’envoyer des nom d’oiseaux à travers le visage …

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  4. ripoll

    Je me permets de répondre rapidement à quelques uns des commentaires qui ont été faits de mon article. Effectivement, les contraintes de place ne m’ont pas permis de détailler ni les grandes théories dualistes, certaines étant pour moi respectables, ni les recherches conduites dans des organismes de recherche en parapsychologie. Je comprends tout à fait que certains de mes commentateurs aient perçu un amalgame. Néanmoins je persiste et signe. Il y a une communauté forte qui reste d’ailleurs à préciser entre dualisme, parapsychologie, pensée magique et pseudosciences. Les facteurs qui contribuent à ces croyances sont très nombreux et sont d’origine cognitive, psychoaffective et culturelle, pour les plus importants d’entre eux.

    A ce sujet, je vous conseille la lecture des articles de l’équipe de Lindeman. Ces chercheurs ont procédé à des analyses statistiques permettant de mettre en relation différents types de croyance (dualisme, croyance religieuse, croyance vie après la mort, sorcellerie, télépathie, psychokinèse, astrologie…) et différents types de propriétés psychologique (notamment fonctionnement analytique ou intuitif). Il ressort de ces études de manière très claire que le dualisme est un excellent prédicteur de ce que j’appellerai globalement des croyances magiques. Le dualisme est donc comme je le dis le terreau fondamental sur lequel se développeront une grande variété de croyances injustifiées (même si on ne doit pas confondre corrélation et causalité). LA question qui demeure est qui est passionnante est de savoir quels sont les principaux déterminants du dualisme. On trouve des explications cognitives de l’origine du dualisme très convaincantes actuellement. En revanche, pourquoi certains s’échappent du dualisme et d’autres y renoncent (nous sommes tous initialement dualistes) demeure assez opaque. Pour le lecteur intéressé, je me permets de vous suggérer la lecture d’un livre que j’ai publié en septembre dernier (de l’esprit au cerveau) qui fait le point sur l’opposition philosophique dualisme/physicalisme et sur les ressorts psychologiques du dualisme. Je prépare actuellement un livre sur les ressorts psychologiques de la pensée magique qui sera beaucoup plus engagé et suscitera sans doute des commentaires peu amènes.

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